Cet énorme rocher de serpentine verte constitue le prolongement septentrional du Cap Corse. Il est situé sur la commune d'ERSA au Nord des marines de BARCAGGIO et de TOLLARE, distant d'environ 1,2 à 2 milles nautiques de la côte (soit 2 à 2,5 km), long d'environ 800 m, large en moyenne de 50 m s'élève à plus de 60 m au dessus de la mer. Il est exposé à tous les vents, d'accès difficile, isolé par les tempêtes une bonne partie de l'année. Il marque le passage obligé pour tous les navires allant d'un rivage à l'autre de la Corse, de la mer Méditerranée à la mer Tyrrhénienne. Zone de pêche réputée, l'île n'est plus habitée depuis l'automatisation de son phare, en 1995. La faune y a donc retrouvé une tranquilité inconnue depuis plus d'un siècle. Cormorans huppés, Goélands d'Audoin et Puffins cendrés ne s'y sont pas trompés, et ont investi l'île. L'écosystème rare de l'îlot est aujourd'hui protégé par le réseau Natura 2000.
Un espace naturel protégé chargé d'Histoire...où il y a :
L'épave d'un navire de commerce romain, découverte en 1988 entre la Corse et la Giraglia par Michel Oliva a fait l'objet de recherches archéologiques entre 1994 et 1999. (voir Dossier Fouilles Archéologiques Sous-Marines)
La tour génoise Le caractère stratégique du site n'échappe pas aux génois qui dès 1551 projettent d'y construire une tour importante. La décision de construction n'intervient qu'en 1573. La construction est longue et laborieuse. Aux difficultés naturelles d'accès, s'ajoutent des attaques des Turcs sur le chantier et d'innombrables contestations entre le surintendant à la construction, ses partenaires et les populations, réticentes à payer l'impôt levé pour la construction. La tour est finalement achevée en 1585. C'est une construction importante, du type carré, à plusieurs étages, destinée à abriter une petite garnison constituée au minimum d'un chef, d'un bombardier et de deux soldats. Elle est dotée de deux pièces d'artillerie et de mousqueterie. On peut supposer qu'outre sa vocation de tour de garde, l'édifice devait arborer la nuit un brasier destiné à baliser le danger que constitue l'îlot pour la navigation. Quelque peu tombée en désuétude au XVIIIe siècle, la Révolution puis Napoléon 1er inquiets des incursions de la flotte anglaise sur les côtes de Corse, l'auraient faite rénovée et y auraient installé une garnison. On a retrouvé dans des archives familiales un acte officiel stipulant que « ....le citoyen Simon Pietro MATTEI, marin, de la Commune d’Ersa du Cap Corse, département du Golo est nommé gardien de la vigie établie sur l’Ile de La Giraglia.... ». L’acte est dressé à « Barcaggio de Ersa le 18 prairial de l’an 7e de la République une et indivisible » c'est-à-dire dans notre calendrier grégorien le 20 mai 1799. Le citoyen Simon Pierre MATTEI dont on a trouvé par ailleurs qu’il était né à Granaggiolo le 11 septembre 1757, était alors âgé de 41 ans. Nous sommes sous le Directoire et le Général Bonaparte conduisait à cette date la campagne d’Egypte Cette nomination renforçait la garnison dont le commandement avait été confié à Pasquale BONAVITA. Cet ennemi juré des Anglais avait pris sa retraite en son village natal d’Ersa, peu avant la Révolution, après une brillante épopée de corsaire au service des rois Louis XV et Louis XVI, durant laquelle il avait notamment pris part à la guerre d’indépendance des Etats Unis d’Amérique. Pasquale BONAVITA et ses canonniers de La Giraglia s’étaient déjà illustrés en 1794 en repoussant les assauts de la flotte anglaise de l’Amiral NELSON. L’illustre amiral venait de s’emparer de la place de Calvi après un siège au cours duquel il avait perdu son œil droit. Il convoitait l’Ile de La Giraglia qui lui aurait offert un point d’observation en Méditerranée. Furieux de ses déboires devant La Giraglia, NELSON se défoula en bombardant la Tour de Santa Maria La Chapelle. C’est à lui que nous devons l’aspect fendu de cette tour.
La chapelle La tour est jouxtée d'une petite chapelle érigée en 1728 par un certain Domenico de Urbani q. Antonio Maria de Granaggiolo d'Ersa, chef-gardien de la tour de 1720 à 1730.
Le phare Le phare de LA GIRAGLIA est un feu tournant de première grandeur à éclat blanc toutes les 5 secondes portant à 30 milles nautiques soit environ 55 km.(voir aussi : Ile de la Giraglia, Phare du Cap Corse / Sites et Activités Touristiques)
La Madonnina A l'extrémité sud de l'île, une statue de la Madonne a été érigée dans les années 1930. Elle concrétise le voeu pieu d'une jeune femme d'Ersa. Son époux et elle visitaient le phare en compagnie de leur petite fille en bas âge. Leur oncle, pêcheur à Barcaggio les y avait conduits sur sa barque. Comme de coutume, quelques bonnes bouteilles avaient été amenées et l’oncle pêcheur s’obstinait à vouloir les vider avec les gardiens du phare, en dépit du vent qui commençait à se lever. A bout de persuasion, l’époux de la jeune femme sortit de sa poche le revolver que tout homme de biens se devait de porter à cette époque, et finit par décider le pêcheur à les ramener vers Barcaggio. Le vent s’était véritablement levé et la traversée de retour fut pour le moins agitée. L’état de la mer ne permit pas à la barque du pêcheur de rentrer au port de Barcaggio. Il se décida à s’échouer sur la plage voisine de La Calla où la population du village très inquiète s’était rendue pour baliser le rivage avec des lampions. La jeune femme connut la frayeur de sa vie et se recommandant à la Sainte Vierge, fit le voeu de faire ériger une statue sur l’île, s'ils parvenaient à bon port. L’habileté du pêcheur fit que la barque put s’échouer sans encombre sur le sable, ramenant tous ses occupants sains et saufs. La jeune femme vit ainsi son voeu exaucé et dans les années qui suivirent, elle honora sa promesse en faisant ériger à la pointe sud-est de l’île un oratoire avec la statue de la Madonne. Les protagonistes de cette aventure sont tous décédés aujourd’hui, à l’exception de la petite fille d’alors, devenue une respectable dame âgée, que nous remercions de nous avoir fait tenir l’anecdote. Aujourd’hui, la statue de La Madonne a quitté l’oratoire pour être mise en sécurité à l’intérieur du bâtiment du phare. Texte : Claude Cazemajou-PizziniRetour à l'Accueil...Destination Cap Corse, vivez vos émotions Via Capicorsu ! Emuzione à voli ne piùMacinaggio - Macinaghju ROGLIANO - RUGLIANU Cap Corse - CapicorsuOffice de tourisme du Cap Corse Uffiziu di u turismu di u Capicorsu Follow us on... - Facebook - Instagram - Twitter