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Description

LES TOURS DU CAP CORSE
Sur plus de cent tours construites sur les côtes de Corse, environ 91 restent encore visibles, en plus ou moins bon état de conservation, 67 étant encore debout. Une bonne vingtaine ceinturent le rivage du Cap Corse.

A la domination génoise, sous l’impulsion de l’OFFICE DE SAINT GEORGES, la CORSE doit l’aménagement sur son littoral des célèbres tours de guet.
Ces édifices, construites au cours du XVIe siècle, avaient pour rôle essentiel de signaler l’incursion de pirates barbaresques qui régnaient alors en maîtres en Méditerranée, se livrant à des prises de navires et à des razzias de villages côtiers, emmenant leurs habitants en esclavage.
Implantées en des points stratégiques, les tours se trouvaient en vue l’une de l’autre, en sorte qu’en y allumant un feu, chaque tour signalait à ses voisines toute présence suspecte, l’alerte étant ainsi rapidement relayée de tour en tour par nos valeureux « torregiani ».

Le rivage du Cap Corse en reste le témoin par les vestiges de ses nombreuses tours littorales, certaines remarquablement conservées ou rénovées, d’autres malheureusement en état de ruine.

Caractéristiques générales des TOURS Génoises Littoral du Cap Corse :
La plupart des tours génoises de guet du littoral en Corse sont de forme ronde, en construction en pierres avec jointoiement au mortier à la chaux, de 5 à 8 mètres de diamètre et 10 à 18 mètres de hauteur, appelées à abriter 2 à 3 gardiens..

Les constructions de forme carrées ou rectangulaires correspondaient à des ouvrages de plus grande importance, appelées à recevoir une garnison plus importante. La forme ronde adoptée pour les tours de guet présente la caractéristique d’être moins exposées aux tirs des boulets de canon, qui ricochent sur la parois si leur impact n’atteint pas précisément l’axe centrale de la tour. La forme ronde s’avère également plus résistante aux impacts des boulets du fait de l’effet de voute.

Les tours sont construites sur un soubassement abritant la plus souvent une citerne d’eau. Selon leur importance, elles comportent une ou deux salles juxtaposées. La salle supérieure communique par une simple trappe avec la terrasse de guet. De même dans le cas de deux salles elles communiquent entre elles par une simple trappe. L’accès se situe au niveau de la salle inférieur par une ouverture équipée d’une porte. On y accédait par une échelle de bois qu’en cas d’alerte les torregiani repliaient à l’intérieur. Les escaliers d’accès dont certaines tours rénovées sont actuellement munies sont de construction beaucoup plus récente, à l’occasion de leur rénovation.
Les murs d’une épaisseur de plus de 2 mètres au soubassement atteignent 1 à 1,20 mètre au sommet. Il en résulte que les dimensions des salles intérieures s’en trouvent réduites entre 3 à 4 mètres de diamètre.
La terrasse de guet est souvent équipée d’une guardiole, sorte de guérite en maçonnerie destinée à s’abriter des intempéries et des projectiles. En générale fermée par une porte, elle comporte parfois des meurtrières et un mâchicoulis. La terrasse est entourée d’un couronnement équipé de mâchicoulis, formant obstacle aux assaillants, comportant parfois des ouvertures permettant d’en défendre l’accès au moyen de projectiles divers ou en y versant de l’huile bouillante. La terrasse est également équipée d’un foyer pour alimenter un feu permettant de donner l’alerte aux villages du piémont et aux tours voisines.

Il existe bien d’autres tours dans cette micro région, construites à l’écart du littoral, le plus souvent dans les hameaux du piémont.
On en rencontre dans tous les villages : BRANDO, SISCU, CAGNANU, LURI, MERIA, TUMINU, ROGLIANU, ERSA, CENTURI, MURSIGLIA, PINO, BARRETTALI, OGLIASTRO, ETC.
Ces tours n’avaient pas la même vocation que les tours littorales. Le plus souvent de forme carrée ou rectangulaire, elles sont contiguës à des maisons d’habitation, appartenant généralement à des notables. Elles servaient à accueillir les populations des hameaux lors des incursions barbaresques.

Ces tours sont généralement en bon état de conservation et souvent habitées.
A Ersa, la plupart des hameaux du piémont disposaient d’une telle tour : Granaggiolu, Botticella, Gualdo, Cocincu, Poggio, dont ne subsistent que celles de Gualdo et Poggio. Celles de Granaggiolu et Cocincu se sont effondrées. Celle de Botticella s’est fondue dans la rénovation de la maison des Dominici-Urbani.
La tour aujourd’hui effondrée du hameau de Cocinco à Ersa a été le siège d’un évènement assez insolite relaté dans des mémoires de famille fournis par notre ami René Dominici-Urbani, à propos d’un raid barbaresque.
Débarqués sur la plage de l’Arena, les pirates remontent la vallée et provoque, dit-on, l’abandon du vieux hameau de Frescia. Les habitants se réfugient au hameau plus en amont de Cocinco où la résistance s’organise dans la tour où toute la population s’enferme. Ils soumettent les Turcs à un déluge de projectiles aussi inefficaces les uns que les autres. Finalement il ne leur reste que quelques ruches d’abeilles qui leur servent de projectiles, à défaut d’autres. Dans leur chute, les ruches s’écrasent et libèrent les essaims d’abeilles. Et ce sont nos valeureuses ouvrières qui vont mettre en fuite nos pirates qui redescendent la vallée à toutes jambes pour échapper aux douloureuses piqûres.

LES TORREGIANI
C’est ainsi qu’on nommait ceux qui gardaient les tours !
Ils étaient les sentinelles chargées de veiller à la protection des populations contre les exactions barbaresques. Ils étaient généralement nommés par l’administration génoise parmi les hommes les plus aptes de la population du village.
C’est ainsi qu’on relève à Ersa la nomination d’un certain Domenico de Urbani q. Antonio Maria de Granaggiolo d'Ersa, chef-gardien de la tour de La Giraglia entre 1720 à 1730. C’est d’ailleurs lui qui construisit le petit oratoire érigé près de la tour.
On retrouve également un acte officiel stipulant que « ....le citoyen Simon Pietro MATTEI, marin, de la Commune d’Ersa du Cap Corse, département du Golo est nommé gardien de la vigie établie sur l’Ile de La Giraglia.... ». L’acte dressé à « Barcaggio de Ersa le 18 prairial de l’an 7e de la République une et indivisible » c'est-à-dire dans notre calendrier grégorien le 20 mai 1799. Le citoyen Simon Pierre MATTEI dont on a trouvé par ailleurs qu’il était né à Granaggiolo le 11 septembre 1757, était alors âgé de 41 ans. Nous sommes sous le Directoire et le Général Bonaparte conduisait à cette date la campagne d’Egypte

Les torregiani étaient nourris et entretenus aux frais de la population du village dont ils étaient censés assurer la sécurité.
Les torregiani sont souvent représentés soufflant dans le "Culombu ", sorte de conque marine, qui, une fois percée convenablement, servait en y soufflant à prévenir sur d’assez longues distances. Elle était surtout utilisée en cas de danger.

Deux types d’alarmes étaient actionnés en cas d’approche d’un navire suspect. Soit sous forme de signaux de fumée d’un grand feu, soit par le son du « Culombu ». Les Torregiani ayant constaté le danger allumaient un grand feu et soufflaient dans la conque pour prévenir les tours voisines et les hameaux du village. Les tours étant judicieusement implantées et à portée de vue les unes des autres, il ne fallait que quelques heures pour mettre toute l’île en alerte.

Textes : Claude Cazemajou-Pizzini
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