La " Torra del Greco", tour ronde de la fin du 16° siècle, en schiste, a été construite par les habitants après la destruction, par les pirates barbaresques, de l'ancien village d'Ogliastru (voir les ruines au lieu dit " Cugulu"). On s'y rend à partir du village du haut après avoir traversé un magnifique pont génois qui enjambe la rivière " U VADU". La tour domine de 10 m la petite marine d'Albo, dont elle est distante de 200 m. Sa hauteur totale est de 9,50 m. C'est une tour ronde à deux niveaux. On accède au premier étage par un escalier extérieur rapporté et à la terrasse par un escalier taillé dans l'épaisseur du mur. La circonférence extérieure de la base est de 9m et de 7,60m au niveau du cordon. La hauteur du sol au cordon est de 4 m. La porte d'entrée a 0,90m de largeur et 1,70 m de hauteur. L'épaisseur du mur du premier niveau est de 2m, et le sol est en terre battue. L'escalier conduisant a la terrasse, large de 0,65 m se compose de 23 marches. Dans la pièce de vie il y a une cheminée et trois baies. La terrasse est entourée d'une couronne comptant 24 mâchicoulis espaces de 0,60 m, le merlon a disparu. Cette tour a été consolidée en 1982, grâce a l'initiative de la Société Archéologique de Haute Corse, relayée par la commune d'Ogliastro et le Conseil Général de Haute Corse.Les TOURS : Edifiées du 15° au 18° siècle, les tours du Cap Corse avaient pour rôle principal la surveillance de la mer et la défense des côtes des grandes razzias barbaresques. C’est sous l'impulsion de la République de Gênes que les tours côtières, de plan circulaire, ont été édifiées sur le littoral. Ces tours de gué servaient également de postes douaniers et de repaires terrestres aux bateaux. Ces édifices sont financés par des taxes sur le sel ou par des emprunts. Dans le Cap Corse, les villageois en prennent en charge eux-mêmes la construction. Des tours fortifiées, carrées, apparaissent à la même période. Construites par les familles de notables et symbole de prestige social, elles servent également de refuge à la population en cas de péril. Aujourd'hui ces hauts lieux de mémoire, protégés et restaurés, font partie intégrante du patrimoine architectural insulaire et caractérisent le paysage cap corsin.