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Un itinéraire artistique – avec Popularte, l’Arte Fora di Cità


Un itinéraire artistique

Découvrez le Cap Corse et son Histoire autrement avec Popularte, l’Arte Fora di Citàen partenariat avec l’Office de Tourisme du Cap Corse

 

Popularte, l’Arte Fora di Cità accueille des artistes en résidence qui – après s’être imprégnés de la culture locale – créent des œuvres sensibles, pleines de sens. Visibles toute l’année, elles permettent aux visiteurs de voyager dans la mémoire des lieux.

 

Laissez-vous guider à la découverte du Cap Corse à travers cet itinéraire artistique. Sur la carte interactive, retrouvez les œuvres signalées par des étoiles : cliquez pour les explorer. Sélectionnez « itinéraire » pour aller les admirer, puis découvrez plus bas sur la page toutes les informations et détails sur chacune d’elles.

– Commune de Luri –

 

La Dentelle du Cap Corse : une œuvre signée NeSpoon
Santa Severa – Luri

Sur la marine de Santa Severa, la façade d’une maison attire désormais tous les regards : un entrelacs de motifs floraux et géométriques, peints à même le mur évoque la délicatesse d’une dentelle ancienne. Cette oeuvre est signée NeSpoon, artiste polonaise reconnue pour son travail autour de la dentelle traditionnelle, qu’elle transpose dans l’espace urbain à travers le monde.

Réalisée en 2022, cette fresque s’inspire d’un motif de broderie du Cap Corse du XIXe siècle, répertorié dans l’ouvrage « Histoire du vêtement en Corse » de Rennie Pecqueux-Barboni. Par ce choix, l’artiste rend hommage au savoir-faire artisanal capcorsin, à ces gestes minutieux et à ces motifs transmis de génération en génération.

En intégrant ce patrimoine textile à la surface d’un bâtiment, NeSpoon offre une nouvelle forme de valorisation du patrimoine immatériel. Sa démarche lie l’art contemporain à la mémoire collective : la dentelle, autrefois fil fragile entre les mains des femmes, devient ici un fil d’union entre passé et présent, tradition et modernité et rappelle que chaque motif, chaque mur, chaque geste d’artisanat fait partie intégrante de l’identité du Cap Corse.

©Popularte, l’Arte Fora di Cità en partenariat avec Casa Cumuna di Luri, Cullettività di Corsica, Aircorsica, Corsica Ferries, Office de Tourisme du Cap Corse

 

Une exploration à travers les différents contenants de vin par Manolo Mesa
Santa Severa – Luri

Sur le mur baigné de soleil de la cave du Domaine Pieretti à Santa Severa, Manolo Mesa a donné vie à une œuvre silencieuse et méditative, à l’image des paysages viticoles qui l’ont inspiré. L’artiste espagnol a choisi de rendre hommage à la tradition viticole du Cap Corse : fidèle à son univers, Manolo Mesa fait parler les objets oubliés de la vie quotidienne. Ici, ce sont les contenants de vin qui deviennent les protagonistes d’une nature morte monumentale.

Alignées avec une précision presque méditative, leurs teintes varient du vert profond au brun chaud, jusqu’à ce que l’œil se pose sur une dame-jeanne en terre cuite, placée au centre de la composition. Sa patine dorée semble rayonner comme un soleil, symbole de lumière, de la chaleur et du temps qui mûrit le vin comme les souvenirs.

Cette œuvre, pensée « façon Morandi » selon le mot de Cyrille Gouyette, révèle la poésie du silence et la noblesse du simple. A la fois sobre et lumineuse, elle célèbre le patrimoine viticole capcorsin et la résilience des traditions locales. En sublimant ces objets modestes, Manolo Mesa rend hommage au travail des vignerons, à la mémoire du lieu et à la richesse culturelle du Cap Corse. Ces contenants deviennent des gardiens de mémoire : ils parlent d’identité, de transmission, reliant l’art contemporain à l’âme du territoire.

©Popularte, l’Arte Fora di Cità en partenariat avec Casa Cumuna di Luri, Cullettività di Corsica, Domaine Pieretti, Culture Corse, Office de Tourisme du Cap Corse

 

Les bergers Niulinchi, venus des montagnes de l’intérieur (le Niolu) pour s’installer sur les terres du Cap Corse, une histoire pastorale par David de la Mano 
A Piazza – Luri

A la tombée du jour, la délicate silhouette du feuillage souligne la finesse de l’œuvre murale sublime livrée par David de la Mano sur un mur du hameau de Piazza à Luri. L’artiste espagnol a réalisé une oeuvre monumentale dédiée à la transhumance, cette tradition ancestrale qui reliait autrefois le Niolu au Cap Corse.

Sur le mur, de gigantesques oiseaux déploient leurs ailes. Dans leur envergure, on distingue un peuple migrateur, celui des niolins (Niulinchi) qui, à l’approche de l’hiver, quittaient la vallée du Niolu vers les terres au climat plus clément du Cap Corse. L’artiste donne vie à cette histoire millénaire, celle des familles de bergers qui suivaient leurs troupeaux à travers les sentiers de l’île, au rythme des saisons.

Sous ses formes épurées et son contraste de noir et de blanc, l’œuvre raconte la solidarité, la transmission et le lien profond entre l’homme et la nature. Les oiseaux deviennent ainsi les messagers d’un mouvement collectif, d’une mémoire partagée où chaque battement d’aile évoque le souffle du vent et la marche des générations.

Par cette fresque poétique et puissante, David de la Mano inscrit dans le paysage de Luri une page d’histoire du patrimoine corse, rappelant que la transhumance n’est pas seulement un déplacement, mais une culture, un héritage.

©Popularte, l’Arte Fora di Cità en partenariat avec Casa Cumuna di Luri, Cullettività di Corsica, Office de Tourisme du Cap Corse

 

L’histoire des Capcorsins, aventuriers intrépides, partis « aux Amériques » par Milu Correch 
A Piazza – Luri

Dans le hameau de Piazza à Luri, l’artiste argentine Milu Correch a transformé un mur en véritable récit d’histoire et de mémoire. Son œuvre rend hommage aux Corses qui, entre le XIXe et le début du XXe siècle, ont quitté leur île pour s’installer à Puerto Rico, emportant avec eux leur courage, leur savoir-faire et leur identité.

La fresque représente un travailleur d’une hacienda de Yauco, ville surnommée « Ciudad de los Corsos » la ville des Corses – en raison de la forte présence de familles venus du Cap Corse, du Nebbiu et de la Balagne. Dans cette région montagneuse de Puerto Rico, les insulaires participèrent au développement des plantations de café, de cacao et de canne à sucre, devenant les acteurs d’une réussite collective fondée sur le travail et la solidarité.

Inspirée par des photographies d’époque retrouvées dans les archives de la Bibliothèque du Congrès et les recherches de Marie-Jeanne Paoletti-Casablanca, spécialiste de l’émigration corse, Milu Correch a voulu recomposer une mémoire visuelle : celle d’un peuple en mouvement, qui a su recréer ailleurs une part de son île. A travers les couleurs chaudes et la force tranquille du regard du travailleur qu’elle peint, l’artiste évoque l’exil comme prolongement des racines et relie les villages du Cap aux terres lointaines de Puerto Rico tissant un fil entre identité, mémoire et universalité. Cette œuvre rappelle que le patrimoine corse ne s’arrête pas aux frontières de l’île : il se prolonge dans les voyages, les rencontres et les visages de ceux qui ont porté la Corse au-delà des mers.

©Popularte, l’Arte Fora di Cità en partenariat avec Casa Cumuna di Luri, Cullettività di Corsica, Università di Corsica, Forza Corse – Puerto Rico, Asociacion de Corsos de Puerto Rico, Parc Naturel Marin du Cap Corse et de l’Agriate, Communauté de Communes du Cap Corse, Office de Tourisme du Cap Corse

 

– Commune de Ruglianu –

 

La langouste, produit emblématique, une histoire de pêcheurs par Romaround
Port de Macinaghju – Ruglianu

Au nord du Cap Corse, sur le port de Macinaghju, une langouse rouge semble veiller sur la mer. Signée par l’artiste britannique Victoria Firth, alias Romaround, cette oeuvre rend hommage à la vie marine, aux traditions et à ceux qui œuvrent pour sa préservation.

La langouste rouge de Méditerranée, emblématique des côtes corses, est aujourd’hui menacée par la surpêche. A travers cette fresque, l’artiste célèbre le travail mené par des acteurs locaux comme Stella Mare – Università di Corsica / CNRS, engagés dans la recherche et la protection de cette espèce patrimoniale.

L’art de Romaround – dont le pseudonyme combine « roma » (le voyage tzigane) et « around » (l’errance autour du monde) – est marqué par sa fascination pour la vie marine et ses voyages; il se distingue par une technique minutieuse faite de milliers de points. C’est de cette patience infinie que naît son bestiaire marin vibrant.

A Macinaghju, la langouste devient un symbole de résistance et d’équilibre, une figure fragile mais puissante, représentant à la fois la beauté du vivant et la responsabilité humaine face à la mer. Par cette œuvre, Romaround unit art et écologie, rappelant que le patrimoine du Cap Corse ne se limite pas à ses villages : il s’étend jusqu’aux profondeurs bleues qui entourent l’île.

©Popularte, l’Arte Fora di Cità en partenariat avec la Mairie de Ruglianu, Cullettività di Corsica, Parc Naturel Marin du Cap Corse et de l’Agriate, Università di Corsica – CNRS, Office de Tourisme du Cap Corse

 

– Commune de Canari –

 

Le clocher de Canari, une histoire de poésie par Olivia Paroldi
Place du clocher – Canari

Sur la façade Sud du clocher de Canari, l’artiste française Olivia Paroldi a offert à la pierre une poésie nouvelle. Elle a réalisé une fresque monochrome aux teintes bleutées, comme un écho discret à la mer Méditerranée qui s’étend au pied du village.

L’œuvre est née d’une rencontre avec les enfants de l’école de Canari, avec lesquels l’artiste a partagé une semaine de création et d’imaginaire. Ensemble, ils ont fait ressurgir l’âme du village : celle d’un lieu suspendu entre deux mondes, la montagne et la mer, entre la mémoire et l’avenir.

La fresque s’inspire de la femme sculptée au sol de l’église Santa Maria de Canari. Dans la main droite, elle porte une partie du village, symbole d’encrage et d’identité. Sur le bras gauche, l’enfance, image de la transmission et de l’espérance. Cette figure devient une allégorie du lien entre la terre et la mer, mais aussi du passage de témoin entre les générations.

Dans le silence du clocher, le bleu d’Olivia Paroldi unit les éléments. Son œuvre, à la fois intemporelle et vivante, relie les habitants d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

©Popularte, l’Arte Fora di Cità en partenariat avec la Mairie de Canari, Cullettività di Corsica, Parc Naturel Marin du Cap Corse et de l’Agriate, Office de Tourisme du Cap Corse