Ces grandes demeures dites « Maisons d’Américains – Palazzi di l’Americani » ont été bâties par des Capcorsins, aventuriers intrépides, partis faire fortune aux Amériques entre le XVIe et la fin du XIXe siècle.
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Les Maisons d’Américains du Cap Corse – I Palazzi di L’Americani.
Fortune faite dans le café, le cacao, ou encore dans la canne à sucre, les Cap Corsins ne peuvent oublier la situation difficile dans laquelle se trouvent leurs proches bien qu’ils soient à l’autre bout du monde. Aussi, ils vont envoyer de l’argent afin d’apporter une aide bienvenue, lorsque les plus aisés vont consacrer l’autre partie de ces richesses à l’édification de vastes maisons, dites « palazzi ».
De leur plein gré ou de force, environ 4000 Cap Corsins vont durant plus de quatre siècles — entre le XVIe et le XXe — émigrer vers les Amériques en quête de prospérité et d’un nouvel horizon. Ce départ au-delà des océans, pour lequel il faut entreprendre un long voyage, est consécutif à plusieurs bouleversements comme la surpopulation ou le phylloxéra qui vont entraîner les familles dans le malheur. Cet exil va conduire les insulaires sur la côte est des États-Unis, à Porto Rico, ainsi qu’au Venezuela, où tous vont tenter d’améliorer leur condition avec un certain succès. En effet, on peut affirmer aujourd’hui que bon nombre d’entre eux réussirent dans leur tentative. Fortune faite dans le café, le cacao, ou encore dans la canne à sucre, les Cap Corsins ne peuvent oublier la situation difficile dans laquelle se trouvent leurs proches bien qu’ils soient à l’autre bout du monde. Aussi, ils vont envoyer de l’argent afin d’apporter une aide bienvenue, lorsque les plus aisés vont consacrer l’autre partie de ces richesses à l’édification de vastes maisons, dites « palazzi ». Ces belles demeures rectangulaires ornées de colonnes, aux volumes importants et aux grandes ouvertures, sont d’une architecture influencée par les pays d’accueil et par le style néoclassique toscan de la période. Comme le veut la tradition architecturale de la région, les palazzi sont généralement coiffés d’un toit en teghje à quatre pentes. Selon une estimation, on n’en dénombrerait pas moins d’une centaine dans tout le Cap Corse, dont le remarquable Palazzu Nicrosi situé à Ruglianu. Parti faire fortune aux Amériques en 1852, c’est au jeune âge de 15 ans que Pierre-Marie Nicrosi débarque à Montgomery en Alabama. Après plusieurs semaines de mer, il retrouve un ami qui possédait déjà un salon de thé et avec lequel il ouvrira plus tard un super-service. C’est une révolution pour la clientèle qui, à l’époque, n’a pas pour habitude de pouvoir se servir elle-même dans les allées des magasins. Avec cette belle entreprise commerciale, Pierre- Marie entreprend alors la construction de sa propre maison d’Américain qu’il découvrira lors de son retour sur l’île en 1874. De nos jours, Paul et Aline ont transformé le Palazzu Nicrosi en demeure de charme qui offre de spacieuses chambres depuis lesquelles on peut admirer la mer. À l’heure de l’apéritif, il est possible de déguster une bière artisanale à l’immortelle confectionnée directement dans les anciennes caves viticoles du palazzu. Dans le Cap, nobles et roturiers ont également fait construire d’imposants tombeaux qui font partie intégrante du paysage. Ils se dressent au bord des routes, s’élèvent au coeur de la végétation, et forment des ensembles surprenants. Ces mausolées prennent parfois la forme d’une ancre ou d’un bateau, rappelant l’attachement viscéral des Cap Corsins à la mer.
Sébastien Leroy – Cap Corse, la péninsule du rêve. Edité par l’office de tourisme du Cap Corse
Nos adresses pour séjourner dans un Palazzu du Cap Corse :
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